Au fil de mon parcours en art, certains thèmes, questionnements et manières de faire resurgissent constamment et s’inscrivent indéniablement au centre de ma démarche artistique. De longue date, j’explore les codes et les limites de la photographie en faisant appel à divers moyens : mises en scène d’objets et d’espaces fictifs, amalgames de photos, ajouts de peinture sur l’image et traitements numériques.  Ainsi, s’ouvre un dialogue entre la réalité photographique et la fiction ou encore, entre la figuration et l’abstraction. Ces divers procédés me servent à traduire mes réflexions quant au caractère équivoque de nos perceptions interrogeant la question du doute, de l’illusion et de la certitude des choses. Enfin, notre appartenance au territoire et aux cycles du vivant demeurent inhérents à ma démarche. 

Mes intentions esthétiques consistent à simuler de nouveaux espaces paysagers en détournant l’iconographie traditionnelle du paysage. La « ductilité extrême» de la photographie me permet de développer des narrations paysagères qui proposent des constructions d’espaces à réalité entière, déjouant le sens de lecture établi des choses. À la manière du jardinier qui cultive ses plates-bandes ou de l’architecte qui organise l’espace, mes travaux deviennent une façon de s’approprier le réel et de le penser autrement. 

Somme toute, je tente de développer un langage photographique poétique qui évoque plutôt qu’il ne montre impérativement. Mes créations soulignent avec préoccupation, notre rapport au paysage et la déroute des écosystèmes.